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dimanche 6 janvier 2013

Université Nice Sophia Antipolis : SBM (Syndrome du Bâtiment Malsain) - L'insalubrité des locaux constatée : l'Arbre des Causes met en avant des indices convergents liés aux pathologies diagnostiquées chez certains personnels...

Les analyses bactériologiques de l'air réalisées début décembre 2012 ont bien révélées des anomalies dans la qualité de l'air dans un bâtiment du Campus Saint Jean d'Angély de l'Université de Nice Sophia Antipolis.
Voir sur ce sujet un document de l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) : Gestion de la qualité de l'air intérieur
Ces analyses de la qualité de l'air ont confirmé les éléments des pré-diagnostics médicaux effectués par la médecine du travail (UNS et CNRS) ainsi que ceux des médecins spécialistes en pneumologie auprès desquels une quinzaine de personnels de l'Université de Nice et du CNRS potentiellement atteints ont été orientés.
Comme diagnostiqué par ces praticiens les diverses pathologies révélées sont liées au Syndrome du Bâtiment Malsain (SBM).

C'est donc bien vers l'utilisation de la notion de Maladie Professionnelle liée directement aux Conditions de Travail que s'oriente ces diagnostics.

Au delà de réels problèmes de santé causés aux personnels, cela pose également la question du remboursement des jours de carence liés à des arrêts maladie qui aurait été donnés par des praticiens (médecins traitant) ignorant ce contexte.

Avant toutes autres approches essayons de comprendre pourquoi une partie de ce bâtiment a été interdite d'accès aux personnels y exerçant leurs activités professionnelles, puis déclarée insalubre et quelles sont les causes de cette insalubrité.
Nous rapportons ici les informations qui ont été présentées aux membres du CHSCT lors de sa dernière réunion de Décembre 2012.

Arbre des Causes

Infiltrations et travaux
Au sujet des infiltrations du toit, l'expert de l'assurance est venu le 16/11.
Voici le compte-rendu de cette visite par la responsable administrative de SJA :
La visite de l'expert a bien eu lieu ce matin comme prévu. Nous avons tous été très attentifs au fait que l'expert prenne effectivement connaissance de manière exhaustive des problèmes constatés dans les différents bureaux . Il s'agissait d'un expert chargé de repérer les infiltrations. Il a effectué la visite interne et externe (au moyen d'une nacelle). Nous attendons son rapport mais il constate déjà plusieurs problèmes. Sur la base de son expertise et selon la chronologie constatée des faits, il envisage d'organiser rapidement une réunion avec les entreprises concernées et de leur donner les injonctions de travaux en conformité avec ce qu'il a constaté. Les équipes du campus sont chargées de lui transmettre des devis pour les travaux de rénovation intérieure afin qu'il tranche sur la prise en charge.

A la suite d'une réunion administrative organisée fin novembre à l'initiative du VP du CA, il avait été décidé de relancer cet expert.
A ce jour aucun rapport écrit n'a été communiqué. Sans ce document aucune action ne peut être lancée.


Analyses microbiologiques de l'air
Les résultats des analyses microbiologiques effectuées le 15 novembre 2012 (laboratoire PROTEC) montrent qu'il y a pas de liens avérés entre la présence de microorganismes et les pathologies relevées. L'interprétation de ces résultat est difficile, car le problème n'est pas seulement lié à la quantité de microorganismes mais à leur type (ex : la recherche d'Aspergillus n'est guère informative, car tous les Aspergillus ne sont pas pathogènes).
A la suite de ces premiers résultats, il a été décidé de poursuivre la recherche de microorganismes pathogènes sur le périmètre des pièces touchées par les infiltrations et où des syndromes respiratoires et allergiques ont été rencontrés. Cette recherche porte sur Aspergillus fumigatus et les champignons du genre Alternaria ou Cladosporium (fort potentiel allergisant => pour les crises d’asthme, toux, gênes respiratoires) .
Ces analyses ont été réalisées lundi 10 décembre en partenariat avec la laboratoire de parasitologie-mycologie du CHU de l'Archet. Les bureaux analysés sont ceux dans lesquels des personnels atteints de symptômes respiratoires et allergiques ont été recensés initialement, les bureaux où la présence d'aspergillus avait été détectée par le laboratoire PROTEC et 2 témoins dans des locaux où les analyses de PROTEC montraient une charge microbiologique faible, sans aspergillus, soit 21 prélèvements.
Tous les bureaux n'ont donc pas été testés mais le contenu informatif de ces analyses devrait être suffisant pour décider d'une conduite à tenir.

Analyses chimiques de l'air
Des analyses chimiques de l'air sur 4 salles présentant une forte odeur viennent d'être réalisées par la société TERA environnement accompagnée par l'association AIRPACA (mercredi 12 et le jeudi 13 décembre). Les résultats sont attendus pour début janvier. Ils devrait nous renseigner sur les émanations des sols et du mobilier. Nous avons notamment découvert que les sols en PVC de SJA3 n'auraient pas du être métallisés (renseignements pris auprès du fabricant de sols GERFLOR). La société qui s'occupe de l'entretien de SJA3 est donc mise en cause. Elle sera convoquée pour lui demander des comptes, notamment sur leur « process » , et comment ils comptent retirer la métallisation, sans détériorer le traitement initial du revêtement.

Laine de roche au dessus des néons
Dans certains bureaux, de la laine de roche ou de verre est présente au dessus de la plaque métallique sur laquelle sont disposés les néons (dispositif de baffle acoustique). De nouvelles interrogations et inquiétudes existent au sujet de ce matériau qui pourrait être est à l’origine de certaines manifestations allergiques, d'autant plus qu'il est exposé à la chaleur et à l'air sortant des systèmes de clim/chauffage. Ce qui expliquerait l’absence de relation entre les résultats des analyses microbiologiques de l’air (cf. ci-dessus) et les pathologies observées. L'Ingénieur Régional Prévention Sécurité du CNRS est passé lundi 17 décembre avec le responsable des services techniques de la DR CNRS dans le bâtiment pour avoir un autre avis sur la présence de cette la laine de verre.

Analyse de la ventilation
Dans ces affaires d'air "pollué" un des facteurs important est aussi le bon fonctionnement de la ventilation des bureaux. Cette dernière a été testée le 22/11 et il a été montré quelle était insuffisante dans beaucoup de salle, participant à la mauvaise aération des locaux. Une révision de l'installation est attendue.

Désinfection

En attendant les résultats des analyses en cours, la désinfection du bâtiment a été décidée.
Elle concernera la partie MSH de SJA3 et non la partie BU car il n'y a pas eu de problématiques de santé particulière soulevée dans la partie BU.
Cette désinfection a été réalisée par une société spécialisée les 21, 24, 26, 27 et 28 décembre. Le bâtiment sera ventilé à partir du 29 décembre au soir puis ensuite nettoyé.
Le bâtiment MSH sera interdit d'accès du jeudi 20 au soir au jeudi 03 janvier matin. L'entreprise a à sa charge la protection du matériel dans les salles mais il vaut mieux prendre vos précautions en protégeant vous même les matériels sensibles on ne sait jamais. La société qui a été mandatée pour effectuer la désinfection du bâtiment a été présente sur site de SJA3 le lundi 17 décembre à partir de 11h00 pour répondre aux éventuelles questions qui peuvent se poser en terme notamment de protection de matériels.....


Et le Chauffage !

Les problèmes de chauffage n'ont pas cessé depuis le 5 novembre 2012. ''De graves dysfonctionnements ont été trouvés, nécessitant le remplacement de la partie inférieure des pompes à chaleur dans lequel des clapets importants avaient disparus ! Malgré ce changement, les pompes à chaleur disjonctent au redémarrage, le matin (pour rappel, elles s'arrêtent le soir pour des raisons d'économie). Les techniciens d'une entreprise privée viennent donc tous les matins remettre en route le système, sauf le week-end bien sûr, durant lequel les chercheurs et doctorants qui peuvent accéder à SJA3 restent dans le froid. Après la remise en route du matin, surtout après le week-end sans chauffage, il faut un certain temps avant que les salles se réchauffent un peu. Malgré le chauffage qui marche en théorie de nombreux utilisateurs se plaignent du froid et utilisent des chauffages d'appoint. D'après le technicien l'équilibrage du réseau hydraulique est à revoir. Cela permettrait de mieux répartir la chaleur et de supprimer en outre des problèmes de sifflement dans les tuyaux qui persistent''.

Des problèmes d'odeurs venant des climatiseurs ont été à nouveau constatées (au 2e étage). Les condensats des climatiseurs étant branchés pour leur évacuation sur le système des eaux usées, certains problèmes de canalisation (pente, siphons non remplis par de l'eau) pourraient causer des remontées de ces odeurs. Des actions sont actuellement en cours pour résoudre ce problème (pose de siphons, envoi d'eau dans le système).

Affaire à suivre dès la rentrée en janvier 2013...

Vous pouvez compter sur les membres du SNPTES au CHSCT de l'Université de Nice pour vous représenter, défendre vos intérêts et vous informer.!!!!